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Ils sont beaux, grands, forts, immenses, insolites, grandioses ou minuscules. Ils sont indigènes, civilisés, croisés, hybrides, transformés ou miniaturisés. Ils sont honorés, conservés, arrachés, saccagés, coupés, broyés ou brûlés. Ils sont observés, auscultés, mesurés, évalués, transigés ou vendus. Ils sont, d'hier à aujourd'hui, gardiens de cette nuit qui surgit invariablement; ils sont, de ces jours qui nous guident vers demain. Ils sont bénis, honorés, châtiés ou maudits. Les arbres__ car c’est d’eux que je parle__ sont de mystérieux êtres vivants. Sans eux, nous ne pourrions prendre ou reprendre notre souffle. Au cœur des civilisations indigènes, on leur attribue un esprit ou une âme... Je me laisse souvent surprendre, lors de mes promenades en ces lieux indomptés que sont les forêts, par ces esprits qui viennent à ma rencontre pour me redire : « Comment se portent tes racines? » Et, nos ancêtres ne savaient-ils pas à leur façon leur rendre hommage, en faisant de leur bois un bois d’œuvre!